L'enfant, dans le sein de sa mère, bien avant sa naissance, mène déjà sa petite vie, bouge, entend et réagit. Accordons-lui encore ce qu'en réalité il n'a pas :
imaginons-le capable de réfléchir et de se poser des questions.
Et bien, cet enfant dans le sein de sa mère, s'il demandait : "Est-ce que j'ai une
mère ? Et si j'en ai une, est-ce que je peux la voir ?". On serait obligé de lui répondre : "Tu as une mère, mais impossible de te la montrer, c'est elle qui te porte."
Nous sommes un peu dans la même situation, étant dans le monde, quand nous nous demandons : "Y a -t-il un Dieu ? Et s'il y en a un, est-ce que je peux le voir
?"
Si grand qu'on imagine le monde, le monde ne contient pas Dieu. C'est Dieu qui le contient, qui le porte comme une mère porte son enfant. Et c'est ainsi que nous
sommes en Lui, sans pourtant rien voir de Lui.
Mais de même que la naissance met un beau jour l'enfant en présence de sa mère, c'est une naissance aussi, à travers la mort, qui nous mettra un jour en
présence de Dieu : alors nous le verrons face à face.
— Zeissig Philippe, Une minute pour chaque jour, Éditions Olivetan, 2013, pensée du 26 juillet