Culte du dimanche 17 mai 2020
5e dimanche après Pâques
Proclamation de la grâce
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu qui est, qui était et qui vient et de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le Ressuscité.
Soyez les bienvenus en ce cinquième dimanche après Pâques.
Nous sommes tels que nous sommes : avec ce qui nous réjouit et ce qui nous peine, avec nos espérances et nos découragements, avec ce qui, en nous, est lumière ou ténèbres.
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour. Alléluia !
Venez, crions de joie pour le Seigneur: acclamons notre rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce.
Par nos hymnes de fête, acclamons-le !
Oui, le grand Dieu, c’est le Seigneur, le grand roi au-dessus de tous les dieux.
Il tient en main les profondeurs de la terre, les sommets des montagnes sont à lui.
La mer, c’est lui qui l’a faite, les terres, ses mains les ont pétries.
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu’il conduit.
Gloire soit au Père, gloire au Fils, gloire au Saint-Esprit…
Prions
Seigneur, tu nous as appelés, nous voici! Nous répondons avec joie à ton appel.
C’est le coeur en fête que nous venons à ta rencontre et à celle de nos frères et de nos soeurs. Cependant, notre élan ne saurait suffire pour que notre communion soit parfaite.
Nous avons besoin de ta grâce.
Seigneur, écoute et prends pitié !
Dieu notre Père, tu as promis d’exaucer les prières qui te sont présentées au nom de ton Fils. Enseigne-nous à prier de telle manière que nous attendions tout de toi, assurés que tu nous entends et nous combles, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen.
Lectures bibliques
Actes 8, 5 – 17
5 Philippe, qui était descendu dans la ville de Samarie, y proclama le Christ. 6 Les foules, d'un commun accord, s'attachaient à ce que disait Philippe, en apprenant et en voyant les signes qu'il produisait. 7 Car des esprits impurs sortaient de beaucoup en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et d'infirmes furent guéris. 8 Il y eut une grande joie dans cette ville.
9 Un nommé Simon, qui se trouvait déjà auparavant dans la ville, y exerçait la magie ; il stupéfiait le peuple de Samarie et se disait quelqu'un de grand. 10 Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'attachaient à lui et disaient : Cet homme-là est la puissance de Dieu, celle qui s'appelle la Grande. 11 Ils s'attachaient à lui parce qu'il les avait longtemps stupéfiés par sa magie.
12 Mais quand ils eurent cru Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du règne de Dieu et du nom de Jésus-Christ, ils reçurent le baptême, hommes et femmes. 13 Simon lui-même devint croyant et reçut le baptême ; il était assidu auprès de Philippe et voyait avec stupéfaction les signes et les grands miracles qui se produisaient.
14 Quand les apôtres qui étaient à Jérusalem apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean. 15 Ceux-ci, une fois descendus chez eux, prièrent pour eux afin qu'ils reçoivent l'Esprit saint. 16— Car celui-ci n'était encore tombé sur aucun d'eux ; ils avaient seulement reçu le baptême pour le nom du Seigneur Jésus. — 17 Alors Pierre et Jean posèrent les mains sur eux, et ils reçurent l'Esprit saint.
1 Pierre 3, 15 – 18
15 Mais, dans votre coeur, consacrez le Christ comme Seigneur ; soyez toujours prêts à présenter votre défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l'espérance qui est en vous, 16 mais faites-le avec douceur et respect, en ayant une bonne conscience ; afin que, sur le point même où l'on vous accuse, ceux qui injurient votre bonne conduite dans le Christ soient pris de honte. 17 Mieux vaut en effet souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, qu'en faisant le mal. 18 Car le Christ lui-même a souffert une fois pour toutes en rapport avec les péchés, lui, juste, pour des injustes, afin de vous amener à Dieu. Mis à mort quant à la chair, il a été rendu vivant quant à l'Esprit.
Prédication assurée par Marcel MBENGA, Pasteur,
le dimanche 17 mai 2020 1230
Actes 8, v. 5 à 17 // 1 Pierre 3, v. 15 à 18
Les premiers mots de Jésus dans le livre des Actes des apôtres sont une réponse à ses disciples au sujet du rétablissement du Royaume pour Israël : Il leur parle du don à venir de l’Esprit Saint et leur dit : « vous recevrez de la puissance quand l’Esprit Saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes 1, 8)
Vous serez mes témoins partout sur la terre. Une belle invitation faite aux chrétiens à sortir de leurs murs, à quitter leurs appuis habituels pour un ailleurs, avec pour mission bien déterminée d’y annoncer l’Evangile. Un exercice inconfortable : Marcher sur des chemins inconnus. En même temps, heureusement de belles rencontres peuvent s’y opérer.
Comme ici en Samarie avec la prédication de Philippe. La Samarie fait bon accueil à l’Evangile. Elle ne fait pas qu’accueillir des chrétiens migrants, fuyant des drames mais il s’y produit une véritable conversion. Conversion parce que la Samarie était jusque-là considérée comme un lieu où la foi en Dieu est dévoyé et même un lieu de non foi en Dieu. On y voit Philippe, le prédicateur, à l’oeuvre. Rappelons que Philippe comme Etienne, le plus connu de tous, est l’un des diacres initialement choisis pour deux raisons principales : 1. s’occuper des questions matérielles de ceux qui en avaient le plus besoin et 2. permettre aux apôtres de se consacrer pleinement à l’annonce de l’Evangile. Mais, ces diacres s’illustreront très vite, eux aussi, comme des prédicateurs de l’Evangile. Etienne en payera un prix fort puisqu’il sera lapidé à cause de sa prédication. Le texte de ce matin fait d’ailleurs suite à la mort d’Etienne. Le climat de persécution au sein de la communauté chrétienne est à son comble. Les chrétiens se retrouvent sur les chemins de l’exil. Mais, portés par la mission qui leur est donnée par le Christ vivant. Portés par la Parole qui les institue. Edifiés par cette même Parole. Dès lors, ni la persécution, ni l’exil, ni les souffrances de toutes sortes qu’ils subissent n’auront aucune emprise sur eux. Cette Parole de l’Evangile du Christ continuera à les rassembler par-delà les lieux et les circonstances en une communauté toujours plus vivante ; (alors même qu’elle est physiquement dispersée, que leur rassemblement en un même lieu est devenue chose compliquée voire impossible parce que source de drames humains). La Parole du Seigneur, gravé au coeur de la vie de chacun là où il se trouve, est le socle de tout.
Et nous alors ? Nous avons l’histoire pour nous ; Pour comprendre que chaque période de l’humanité est ainsi marquée par ses difficultés et que notre époque ne fait pas exception. Nous n’y échappons pas. Mais, ce que nous avons de plus fort que tout, et ceci quel que soit l’époque de l’histoire que nous revisitons, c’est la constance de la force de la Parole de Dieu. Pour nous chrétiens, cette Parole qui est devenue une personne humaine en Jésus, le Christ, cette Parole de l’Evangile portée par les textes bibliques et par notre prédication, est pour nous, et en tout temps, le socle de notre vie personnelle et de notre vie communautaire.
Nous voyons combien l’Esprit Saint oeuvre en nous tous, là où nous nous trouvons et combien nos liens ne sont aucunement rompus. Ce n’est surtout pas le culte par Internet comme celui-ci qui permet, en l’absence de nos rassemblements, de maintenir nos liens. Si oui, de manière marginale. Mais, en vérité, c’est la Parole qui vibre en chacun de nous qui nous maintien en communauté de vie à l’intérieur comme hors de nos murs d’Eglises et qui dit toute notre espérance. Peut-être alors que l’exhortation de l’Epître de Pierre de ce matin résonne en nous d’une manière si particulière. Il nous y est dit : « soyez toujours prêts à présenter votre défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l'espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect, en ayant une bonne conscience ».
Rendre compte de l’espérance qui est en nous. Une invitation qui ne laisse place à aucune tergiversation. Nous sommes porteur d’une espérance. Et cela ne souffre d’aucun doute ! Face à toutes les peurs du moment et de toujours, face à tous les replis sur soi, face à toutes les haines, face à tous les pessimismes, et que sais-je-encore, osons afficher et rendre compte de notre espérance. Nous le savons, l’espérance ne nie surtout pas la mort et les difficultés. Nous sommes bien placés, nous chrétiens, et en plus en ce cycle pascal dans lequel nous sommes encore, pour comprendre que Pâques n’a jamais escamoté la croix. La mort du Christ, aussi scandaleuse qu’elle a été est source de notre espérance parce qu’elle prend en charge notre propre mort. Parce que par elle toute mort est vaincue. Et cette victoire nourri toute notre espérance. Dis ainsi, avec une telle assurance, cela peut blesser et choquer certains de notre entourage. Alors comment ne pas entendre le conseil avisé de Pierre : « Rendons compte de notre espérance avec douceur et respect ». Derrière une telle mise en garde, c’est juste une modalité qui est ici modulée mais il s’agit bien de dire notre espérance. Car en le faisant, nous renvoyons à quelqu’un d’autre qu’à nous-même. C’est quelqu’un d’autre à qui tout mérite est attribué : Notre Seigneur.
Simon le magicien est là pour nous le faire comprendre, si besoin était. Simon non pas le disciple. Le magicien émerveillait par ce qu’il faisait comme miracle. Et les gens s’attachaient plutôt à lui. Contrairement à Philippe qui certes faisait lui aussi des signes et sa prédication émerveillait aussi. Mais, son action conduisait à l’attachement, non pas à la personne de Philippe qui annonce mais à celui qui est annoncé : Jésus-le Christ. Philippe, bien que suivi par de nombreuses personnes, y compris par notre magicien, est resté à sa place de passeur. Il ne fait que renvoyer à un autre que lui-même. Tout le contraire du magicien qui se vend lui-même et qui cherche à séduire. Philippe quant à lui, nous le voyons bien, en rendant compte de son espérance, contribue à la réalisation de la Parole du Christ dite à tous et pour tous. Et le Saint-Esprit, véritable défenseur, qui est l’oeuvre gardera chacun dans le souvenir du Christ souffrant pour nous.
Alors chers amis, je le crois, nous sommes alignés à la suite des premiers chrétiens qui ont placé au coeur de leur vie la Parole de Dieu. Le même Saint-Esprit qui les a accompagné est encore à l’oeuvre en chacun de nous. La parole de l’Evangile qui les a maintenu dans une communauté vivante malgré la dispersion, est la même Parole qui oeuvre en nous pour faire de nous, malgré tout, une belle communauté de vie. Voilà tout ce qui nourrit notre espérance et notre témoignage. Béni celui qui nous rend si forts et si vainqueurs.
Amen
Prière d’intercession
Seigneur Jésus Christ, tu as promis d’être présent au milieu de ceux qui prient en ton nom: accorde-nous d’unir notre prière à la tienne pour que ton règne vienne.
Nous te prions: Pour ceux qui ont des responsabilités dans la vie publique, qu’ils travaillent avec droiture pour le bien de tous.
Pour les savants et les chercheurs, que leur travail serve à toute l’humanité.
Pour ceux qui souffrent sur leur lieu de travail, pour ceux qui sont sans emploi, que soit respectée leur dignité.
Pour les prisonniers et les oubliés de la société, que nous soyons solidaires de leur souffrance.
Pour les enfants qui connaissent l’abandon, qu’ils trouvent paix auprès de ceux qui les accueillent.
Pour l’Église, qu’en elle, nous soyons des signes de l’amour fraternel.
Seigneur, reçois nos prières, toi qui es béni pour les siècles des siècles. Amen.
Ensemble prions encore : Notre Père…
Bénédiction
Recevez la bénédiction du Seigneur !
Que le Dieu de toute grâce qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Jésus Christ, vous affermisse, vous fortifie et vous rende inébranlables.
Il vous bénit, celui qui est Père , Fils et Saint-Esprit.
À lui le règne et la gloire pour les siècles des siècles.