Culte du dimanche 24 mai 2020
6ème dimanche après Pâques
( Entre l’ascension et la Pentecôte)
Proclamation de la grâce
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, notre Seigneur, le Ressuscité.
Bienvenue en ce dimanche qui se situe entre les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte.
Malgré ce que nous ressentons parfois comme un silence, Dieu nous écoute et nous parle. Écoute, Seigneur, ma voix qui crie vers toi, prends pitié de moi et réponds-moi ! Amen.
Chant du Psaume 24, st. 1 « La terre au Seigneur appartient »
Nous voici donc à nouveau rassemblés à distance pour ce culte du 6ème dimanche après Pâques. L’espoir de nous retrouver physiquement rassemblés se confirme peu à peu, dans le respect et l’application des règles requises qui sont une belle manière de prendre les soins les uns des autres. Une pensée pour tous ceux qui ont vécu ou qui vivent durement ces temps que nous traversons et qui sont durablement marqués. Une pensée pour des personnes fragiles, la femme livrée à la violence du compagnon ou du mari, ou l’inverse… Et toutes les personnes qui vivent dans des territoires en guerre...
Entendons l’exhortation de Jésus : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, je vous donnerai du repos. » Que sa parole nous porte et nous accompagne.
En même temps, nous ne pouvons pas non plus oublier la communion que nous avons expérimentée malgré la distanciation physique. Nous pouvons espérer que cette communion entre nous et ouverte à tous ne soit pas qu’une parenthèse dans nos vies. Mais, que ces liens tissés, redécouverts, renforcés demeurent à jamais une certitude inébranlable en nous.
Il nous appartient chers frères et chères soeurs de porter la conviction que notre Dieu est vraiment le Dieu de tous. Il s’intéresse à nous.
Tournons notre regard vers l’avant pour ne pas vivre dans le ressentiment ni dans la rancoeur. Et bénissons Dieu, le Christ Lumière du monde qui nous rend vainqueur. Chantons notre louange pour le monde si fragile mais si beau, pour la vie si menacée mais si belle, pour cet immense univers où s’épanouira le Royaume de Dieu.
Cantiques.fr « Lumière du monde »
Prière de repentance
Seigneur, tu fais de nous des pèlerins en ce monde. Là où le passé nous emprisonne, tu dessines pour nous un chemin d’avenir. Là où l’inquiétude nous menace, tu nous offres la confiance. Là où l’écoulement du temps nous oppresse, tu nous ouvres à l’éternité. Pardonne-nous quand le découragement nous gagne, et préserve en nous la foi. Seigneur, écoute et prends pitié !
Parole de grâce
«Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour pour toi ne changera pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée.»
Mes bontés ne sont pas épuisées, mes compassions ne sont pas achevées. Elles se renouvellent chaque matin. Car inlassable est ma fidélité.»
Elevons encore notre prière en chantant.
Cantique 43 – 06 st.1 et 4 « Mon Dieu, mon Père»
Ecoutons la lecture de deux des textes bibliques qui nous sont proposés pour ce jour. Et recevons à travers cette lecture et la prédication la Parole vivante de Dieu. Amen.
Lectures bibliques
Actes 1, 12 – 14
12 Alors ils retournèrent à Jérusalem, depuis le mont dit des Oliviers, qui est près de Jérusalem, dans le rayon des déplacements autorisés le jour du sabbat.
13 Quand ils furent rentrés, ils montèrent dans la chambre à l'étage où ils se tenaient d'ordinaire ; il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote et Judas, fils de Jacques.
14 Tous, d'un commun accord, étaient assidus à la prière, avec des femmes, Marie, mère de Jésus, et les frères de celui-ci.
Jean 17, 1 – 11
1 Après avoir parlé ainsi, Jésus leva les yeux au ciel et dit :
Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, pour que le Fils te glorifie, 2 et que, comme tu lui as donné pouvoir sur tous, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 3— Or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. — 4 Moi, je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai accompli l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.
5 Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde soit. 6 J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole.
7 Maintenant, ils savent que tout ce que tu m'as donné est issu de toi. 8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données ; ils les ont reçues ; ils ont vraiment su que je suis sorti de toi, et ils ont cru que c'est toi qui m'as envoyé. 9 Moi, c'est pour eux que je demande. Je ne demande pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi, 10— comme tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi — et je suis glorifié en eux.
11 Je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous.
Prédication assurée par Marcel MBENGA, Pasteur,
le dimanche 24 mai 2020
Tous, d’un commun accord, étaient assidus à la prière nous dit le livre des Actes. Les apôtres et tous les premiers chrétiens avec eux, hommes et femmes s’accordaient un temps, très régulièrement, de prière communautaire. D’un « commun accord », ils priaient. Et l’Evangile de ce jour nous ramène à la veille de la mise à mort de Jésus, quand il réunit ses disciples pour un discours d’adieux. Jésus, clos cet entretien par cette longue prière dite sacerdotale. Il parle des disciples à son Père. Il fait le point sur sa mission. Il ouvre de nouvelles perspectives pour ses disciples présents et à venir. Oui Jésus prie.
Vous le voyez, le sujet de la prière s’impose à nous dans les textes de ce matin. La prière, sujet très complexe pour lequel nous avons tellement de divergences. Nous n’avons pas tous les mêmes pratiques de prière, ni la même sensibilité sur le sujet. Nous sommes alors peut-être sans voix en lisant : « Tous, d’un commun accord, étaient assidus à la prière ». Cela nous fait peut-être rêver tant nous savons qu’il nous est difficile voire impossible aujourd’hui de nous accorder tous, pour, régulièrement, prier ensemble. Peut-être aussi parce que nous n’entendons pas la même chose dans ce terme même de prière ? Alors que nos sensibilités diverses nourrissent en nous et entre nous un dialogue fructueux.
Et pourtant, pour nous tous, quel que soit notre pratique, quel que soit le sens que nous donnons à la prière, la prière est un vrai sujet. Pour certains, si prier est vital et va de soi avec la foi, pour d’autres, ce n’est pas l’exercice par lequel ils vérifient leur foi. Et quand bien même, ils aimeraient prier, d’autres éléments de leur foi prennent le dessus.
A n’en pas douter, la prière est un sujet vraiment complexe et ce n’est surtout pas nouveau. Et pour cause : De tout temps, certains ont éprouvé des réelles difficultés pour se mettre en prière. Et d’autres part, Jésus lui-même nous indique les écueils à éviter quand on veut se mettre en prière. Et du coup, quelle est la bonne prière ? Questions si anciennes et toujours si nouvelles pour nous tant nous n’avons pas une réponses satisfaisante et unanime.
Certes ! Jésus nous a appris à prier. Mais, notre prière ne se résume pas exclusivement à réciter le « Notre Père ». En même temps, nous sommes mis en garde, par Jésus lui-même, contre notre prétention à nous montrer pieux, ou encore de penser contraindre Dieu ou encore de le réveiller de son supposé sommeil pour nous venir en aide. Et par ailleurs, des personnes qui ne partagent pas notre foi en Dieu nous reprochent de nous parler à nous-mêmes en pensant parler à un être invisible qui de surcroît, pour eux, n’existe pas. Il y a de quoi déstabiliser certains d’entre nous à certains moment de la vie.
Une question de fond se pose tout de même sur la prière : Peut-on par la prière obtenir les choses que Dieu n’avait pas l’intention de nous donner ? Prier ne vient-il pas contredire la confiance en Dieu qui agit selon sa volonté ? Tout cela trouble certains, il faut bien le reconnaître.
Et les statistiques sont aussi là pour accentuer ce trouble. Dans la Bible, les mentions des repas sont plus nombreuses que les mentions de la prière. Certains en déduisent que prier est de moindre importance que la convivialité. Mais, il faut bien le reconnaître, dans la chrétienté la prière a toujours occupé une place de choix.
Ce n’est donc pas le nombre de mentions de la prière qui importe mais la qualité de ces mentions. Un parcourt rapide des Evangiles nous le montre très bien.
Dès le commencement de son ministère, Jésus trouve déjà des lieux désert pour se mettre en prière (Mc1,35), il invite ses disciples à prier. Il dit très vie son propre rapport à la prière.
D’après l’évangéliste Luc, Jésus prie d’abord avant de choisir les douze disciples, faisant ainsi de la prière une instance hautement importante au moment des grands choix.
Avant son arrestation, à Gethsémani, Jésus prie. Il parle de sa mort prochaine. Il invite ses disciples à le soutenir dans un temps de veille. Mais, les disciples n’en peuvent plus. La tension en eux est très forte. Ils s’endorment. On le voit là, La prière peut devenir impossible en certains moment compliqués de nos vies. Jésus n'accabler pas ses disciples. La chair est faible leur dit-il.
Notre rapport à la prière peut ainsi être très ambivalent. Et il est bon, me semble-t-il, d’être portés par toutes cette complexité de situations. Cela nous garantit la paix intérieure quel que soit notre pratique ou notre non pratique de la prière ou notre conception de celle-ci.
Mais, voilà, au-delà de tous ces débats, perplexités et ambivalences qui peuvent nous habiter au sujet de la prière, j’ai envie de noter simplement que Jésus dans sa prière, la veille de sa mort, parle de nous à son Père. Il ouvre de nouvelles perspectives pour nous. Et ce n’est vraiment pas rien de savoir que nous sommes ainsi le centre d’intérêt de Jésus dans ce moment capital de sa mission. Ce n’est pas rien de prendre le temps de penser à d’autres qu’à nous-mêmes y compris quand nous sommes affectés. Et c’est réconfortant de se sentir portés dans la pensée des autres. Et cela est tellement vrai et se vérifie fortement dans les temps que nous vivons.
Voilà comment Jésus, fait de la prière un lieu de causerie. Il prie comme il cause. Et si en tout état de cause, la prière était avant tout une causerie. Peut-être alors, certains se reconnaîtraient plus bavards que d’autres. Mais, l’essentiel est que, tous, nous soyons de toutes les manières, associés à cette causerie avec Dieu quand bien même nous ne disons rien. Alors peut-être que nous pouvons alors nous réconcilier si besoin est avec la causerie qu’est la prière.
Que notre Dieu soit à jamais glorifié.
Amen.
Cantique 22 – 04, st. 1, 2 et 3 « Oh ! Parles-moi Seigneur »
Annonces
Au moment où j’enregistre ce culte, je n’ai pas les indications précise sur l’ouverture des lieux de culte dimanche prochain, pour la fête de Pentecôte. Si nous avons l’autorisation, nous aurons la joie de nous retrouver ici pour le culte de la Pentecôte selon les modalités qui nous seront indiquées. Et nous vous tiendrons informés par les canaux d’informations habituelles. Mais quoi qu’il en soit, même si le temple est ouvert Dimanche prochain, nous vous proposerons en parallèle un culte sur Internet, dimanche prochain à 10h, disponible sur notre site paroissial, sur YouTube, sur Facebook et sur le téléphone.
Offrande
Voici le moment de l’offrande destinée à l’Eglise et à sa mission dans le monde. Rappelons-nous la parole de l’apôtre Paul : “Dieu aime celui qui donne avec joie.” Ici aussi, vous avez maintenant pris l’habitude de faire parvenir votre offrande par les moyens que vous disposez.
Que notre offrande serve à l’annonce de l’Evangile et au service de nos frères et de nos sœurs.
Amen
Prière d’intercession
Jésus Christ, tu es monté au ciel, et tu sièges à la droite du Père. Vers toi nous élevons notre prière :
Nous te prions pour les contemplatifs, témoins de l’invisible dans un monde anxieux d’efficacité immédiate, ainsi que pour les hommes et les femmes d’action dont l’engagement stimule notre responsabilité à l’égard du monde.
Nous te prions pour les poètes et les artistes dont le rêve ouvre des brèches dans les murs qui ferment nos horizons, ainsi que pour les économistes dont la rigueur nous ramène à la dure réalité des situations.
Nous te prions pour ceux qui croient à un monde meilleur, qui dénoncent la médiocrité et les absurdités, ainsi que pour les techniciens, les chercheurs, les savants qui cherchent à faire reculer les limites du possible.
Nous te prions pour ceux que les échecs et les déceptions risquent de mener au désespoir ou au fatalisme, ainsi que pour ceux qui, grisés par le succès, deviennent durs envers les autres.
Nous te prions pour ceux qui entreprennent et pour ceux qui abandonnent leur projet, pour les nostalgiques du passé et pour les impatients de l’avenir.
Nous te prions pour les malades, et pour tous ceux qui les soignent, pour les familles en deuil, pour les personnes fatiguées et pour tous ceux qui vivent dans la peine et la souffrance.
Et nous rassemblons notre prière et nous te disons :
Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié, Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent :
le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles
Cantique 34 – 30, st. 1 et 4 « Seigneur Jésus, qui es venu »
Bénédiction
Que Dieu nous bénisse et nous garde dans sa paix pour que notre souvenir ne soit orienté qu’en faveur des combats à venir pour nous permettre de bâtir un monde meilleur.
Qu’il nous accorde de vivre toujours de vivre dans la communion qui unit toutes nos fragilités, nos angoisses, nos peurs et qu’il nous fortifie.
Qu’il mette dans vos coeurs et nos bouches, la parole qui relève et sauve, les mots risqués qui ouvrent à un commencement nouveau.
Amen.