Jérémie 20, 10-13 - Romain 5, 12-15 - Matthieu 10, 26-33 -

Le monde d’après pas si différent ...

 

Annonce de la Grâce :

 

Faire halte dans le tumulte du temps.

Donner de l’espace à la quête du sens.

Laisser l’instant s’ouvrir aux retrouvailles.

Tramer les fils de la patience jusqu’à toi,

tel un corps de femme tissant l’enfant à naître,

pour te rejoindre enfin là où le silence éclôt.

.....

Le temps s’épuise et s’étend ...

Le silence s’installe et éclos !

.....

Dès lors ...

Courez aux fontaines puiser à pleines mains l’eau jaillissante et neuve. Courez aux

fontaines puiser à pleines mains la Vie.

Courez aux fontaines où s’écoule la Vie.

Courez aux fontaines et recueillez la Vie.

Courez sur le chemin car la Vie n’attend pas.

Courez sur le chemin où la Vie tant se donne en vain, qu’elle s’impatiente de ne pas vous

désaltérer, de ne servir à rien, qu’elle désespère de vous voir arriver un jour, qu’elle

s’épuise comme le Temps ...

Courez aux fontaines .....

.....

Dieu est au milieu de vous

Dieu est au milieu de vous ... ici, là, par delà ... au détour du chemin dans ce ruisseau

glapissant ...dans ce cours d’eau bouillonnant ...

Dieu est au milieu de vous

Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit Saint est au milieu de nous

Offrant dans cette présence assurée Grâce et Paix sur nos vies

Offrant dans cette présence démesurée Grâce et Paix en nos vies

Offrant dans cette présence éclairée Grâce et Paix pour nos vie

Amen

 

Louange :

 

Seigneur,

je lance ma joie vers le ciel comme une volée d’oiseaux !

Je suis dans la joie, Seigneur ! Dans la joie ! Dans la joie !

Tous les jours, par ta grâce, c'est Noël et Pâques, c'est Pentecôte et l’Ascension.

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel comme une volée d’oiseaux !

Voici un jour encore qui brille, étincelle, éclate de bonheur à cause de ton amour. Chaque

jour est ton oeuvre, et chacun est compté comme les cheveux de ma tête.

Alléluia !

Alléluia, mon Dieu, en Jésus-Christ !

Amen !

 

Cantique : Psaume 42 : Comme un cerf

Triptyque (repentance-loi-pardon) :

 

Dieu... j'épelle ton nom dans la nuit, tu es Esprits...

Esprit de Vérité ?

Esprit de Bonté ?

 

Saint Esprit qui n'habite pas en moi !

 

Dieu... j'épelle ton nom dans ma nuit, La nuit de ma chair,

Ma nuit mortelle :

J'ai vu resplendir ta loi

 

J'ai su qu'elle était bonne

Je l'ai aimé...

Pourtant je n'ai pas pu !

Comme l'oiseau à l'appel du printemps

Se heurte, ivre de soleil, au barreaux de sa cage, J'ai su que j'étais prisonnier,

 

Enfermé, Lourd, Perdu

 

Dieu... j'épelle ton nom dans la nuit Qui me délivrera de ce corps de mort ?

.....

De ton reniement jaillira la lumière ...

Ne crains donc pas et fais la volonté du Père

.....

Cependant ne t’endors pas ...

De ta veille, en Esprit et en Vérité, sur la vie, sur ta vie

En dépend aussi la lumière que monte et qui éclairera d’un jour nouveau ce monde, ton

monde

Amen

 

Cantique : J’ai soif de ta présence

Prière d’illumination :

(…)

Lectures : Jérémie 20, 10-13 - Romain 5, 12-15 - Matthieu 10, 26-33

 

Prédication :

 

Avant de nous engager dans la méditation, un petit avant propos bien à propos …

 

Cette méditation fut écrite il y a quelques jours, encore à Lunéville, à quelques encablures de mon départ.

 

A cette occasion l’un de mes paroissiens, qui fut l’un de mes vieux sages locaux, m’a dit : donne aussi cette prédication à ton arrivée en Bourgogne, nombre de clefs de lecture de ta théologie et de ce qui fonde ton message, comme de ta façon d’être au monde, s’y trouve.

 

Alors j’obtempère !

 

(silence)

 

Que prioriser en ce jour ?

Ou plutôt quelle est la priorité en ce jour ?

.....

• Le texte biblique en lui-même et pour lui-même ?

 

• La pandémie et ses répercussions dans nos vies ... pour nos proches ... pour notre travail ... pour les préoccupations sociales ... pour l’économie ... et j’en passe dans le pré-confinement, confinement comme post-confinement ?

 

• Ou encore le « jour d’après », qu’il est bien difficile de discerner et circonscrire par rapport au jour d’avant et même par rapport à ceux qui l’ont encore précédés ... pris dans les tensions d’une quête de plein emploi, d’une économie tout à la fois

vigoureuse et vertueuse, d’un productivisme essentiel voire atavique, d’un consumérisme inhérent, et d’une transition que beaucoup n’osent appeler de leurs voeux tant .... pour reprendre les beaux mots d’un de nos illustres premiers ministres ... tant la route est droite mais la pente est forte !

 

• La pente est forte ... c’est un fait même une litote ... mais en outre, à cette heure, la route est-elle encore si droite que cela pour beaucoup d’entre nous ?! • Serait-ce mon arrivée dans cette Eglise locale ? L’accueil et les rencontres qui se

multiplient ?

 

Que prioriser en ce jour ?

Ou plutôt quelle est la priorité en ce jour ?

.....

Je prends à nouveau le temps de lire les textes qui nous conduisent aujourd’hui ... et notamment les premières lignes de l’évangile de Matthieu ...

 

26« N’ayez pas peur des gens. Tout ce qui est caché, on pourra le découvrir et tout ce qui est secret, on pourra le connaître. 27Ce que je vous dis dans la nuit, répétez-le en plein jour. Ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, criez-le sur les places. 28N’ayez pas peur des gens qui tuent le corps. Ils ne peuvent pas tuer la vie qui est en vous. Celui que

vous devez respecter avec confiance, c’est Dieu.

 

Et j’entends sur France Inter, grâce à Laure Adler, une interview de Dominique Bourg ... philosophe. Une interview dont je vous partage un court extrait singulier ... la lecture de l’un de ses textes récents intitulé « Arrêtons le progrès, résistons ensemble, pour que sent les jours heureux » lu par la comédienne Clothilde Hesme :

https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-08-juin-2020 (écouter de 30 min 44 à 34 min 54)

…..

Et l’orient se repositionne ...

Le soleil s’y lève, la brume de l’aurore se disperse, les fumées productivistes, grâce au confinement pas si lointain, se sont atténuées et le cap se dessine ...

.....

Me revient alors ce que j’avais pu dire lors d’une prédication à Dombasle il y a quelques mois … quelques petits mois … à quelques pas du confinement lorsque la pandémie s’installait déjà ... l’Australie, quant à elle était en flammes et les répercussions se faisaient déjà sentir d’un continent à l’autre.

 

A cette occasion Matthieu nourrissait déjà notre méditation ... et Jacques Chirac nous exhortait sans modération ni tempérance à l’image de son tempérament :

 

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !!

 

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !!

 

Quand bien même un continent est en feu ...

 

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !!

Quand bien même des surfaces comme 2 fois la Belgique sont noircies, décharnées,

dénudées, déshéritées ...

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !!

Quand bien même plus d’1 milliard d’animaux sont déjà morts ...

Notre maison brûle et ... nous ne pouvons plus regarder ailleurs ... même au-delà du Pacifique ... à 12 000 km ... au Chili comme en Argentine ... et pourtant ...

 

Et pourtant : Notre maison brûle et nous continuons à regarder ailleurs ... indéfectiblement

Et pourtant : Notre maison brûle et nous continuons à regarder ailleurs ... inlassablement

Et pourtant : Notre maison brûle et nous continuons à regarder ailleurs ... inébranlable

que nous sommes ... tel un roc ...

.....

Pourquoi parler de cela ce matin ? Une question que je posais déjà alors … Pourquoi relever la situation climatique et ses drames environnementaux ... au regard des textes de ce matin ?

 

Peut-être pour rien ... peut-être ... certainement ... sans aucune hésitation ... pour rien ! Rien n’interdit ... ou plutôt tout réclame de plus en plus fort que nous en parlions et que nous devenions une énorme chambre d’écho à cette situation ... sur laquelle nous avons été alertés depuis bien trop longtemps ! Et nous n’avons besoin de plus aucune justification

 

• Pour parler de cette situation ,

• Pour s’imprégner de cette conjoncture

• Pour méditer et ressusciter sur cette incarnation où la mort rode

 

Plus aucune justification n’est nécessaire ... la vie seule le demande et l’exige .....

.....

L’orient se dessine et le jour se lève ...

Pourquoi parler de tout cela ? Une question que je renouvelle ce matin …

Pourquoi parler de tout cela ? Pour Rien !

Rien n’interdit ... ou plutôt tout réclame, tout exige de plus en plus fort que nous en parlions et que nous devenions une énorme chambre d’écho à cette situation ... sur laquelle nous avons été alertés depuis bien trop longtemps !

Et nous n’avons besoin de plus aucune justification

 

• Pour parler de cette situation ,

• Pour s’imprégner de cette conjoncture

• Pour méditer et ressusciter sur cette incarnation où la mort rode

Plus aucune justification n’est nécessaire ... la vie seule le demande et l’exige !

.....

L’aube dessine les contours d’un nouveau cap de civilisation où l’évangile et son royaume attendu ont une Parole à proclamer, un corps à habiter, une humanité au vivant, nourrie de la paix, de l’amour, de la justice de Dieu, à ressusciter !

 

L’aube se lève ... le soleil réchauffe les entrailles ... et surgit un orient politique (au sens noble du terme) où la théologie est appelée à ânonner humblement une vision pour la cité ... une façon d’être ... une manière d’habiter ce monde.

 

Une théologie politique où nous devons déjà assumer notre sororité et notre fraternité avec Adam et Eve avec qui, en bonne fratrie turbulente et jalouse, nous nous sommes battus comme des chiffonniers pour avoir notre part du fruit défendu dans lequel nous avons croqué à pleines dents en espérant en avoir davantage que les autres !

 

Juste pour le plaisir d’en avoir plus ... ou peut-être par peur d’en avoir moins sans bien savoir ni mesurer ce que cela pouvait impliquer pour le reste de la famille comme pour les générations qui allaient venir sans rien avoir demandé !

 

Quand bien même nous savons et nous savions déjà parfaitement que notre Père pourvoirait quoi qu’il arrive ... jusqu’à en connaitre le nombre de nos cheveux même avant notre naissance !

.....

Une théologie politique audacieuse et exigeante qui laisse surgir une autre spiritualité que celle qui conduit nos vies depuis des décennies dans les méandres du consumérisme, du matérialisme, de l’individualisme et fait couler dans nos veines la logique et l’appétence boulimique du toujours plus sans limite ni frustration ... à l’image d’un jardin d’Eden offert totalement à l’exception d’une seule chose que nous nous sommes empressés d’ingurgiter !

 

Une théologie politique tout autant courageuse que lumineuse offrant une refonte de nos relations au vivant !

Une théologie politique proclamant et encourageant une refonte non pas utopique ou idéaliste ... mais une refonte incarnée de nos relations au vivant ! 

 

Une théologie politique qui ne craint ni les railleries ni le rejet mais veut humblement se mettre à l’écoute de la loi de Dieu donnée à Moïse nous amenant à être des serviteurs inutiles de la création belle et bonne de Dieu ... 

 

Quand bien même nous entendrions beaucoup de gens dire du mal. Ils nous appelleraient « la-Peur-est-partout ». Certains diraient même : « Dénoncez-les ! ». D’autres répondraient : « Oui, dénonçons-les ! ». Nos amis eux-mêmes attendraient que

nous tombions. Ils diraient :« Ils se laisseront peut-être surprendre. Alors nous serons les plus forts et nous nous vengerons d’eux! »

 

Quand bien même tout cela, n’ayez pas peur ! Pour Dieu vous êtes plus important que beaucoup de petits oiseaux !

 

N’ayez pas peur ! Il y a une grande différence entre le don gratuit de Dieu et la faute d’Adam. Oui, à cause de la faute d’un seul homme, Adam, un grand nombre de gens sont morts. Mais le don gratuit de Dieu est beaucoup plus important. Ce don, Dieu l’a accordé par un seul homme, Jésus-Christ, et ainsi, il a répandu généreusement ses bienfaits sur un grand nombre de gens. Le don de Dieu produit un autre résultat que le péché d’un seul homme. En effet, après le péché d’un seul, Adam, le jugement de Dieu a eu pour résultat de condamner les êtres humains. Au contraire, le don gratuit de Dieu a eu pour résultat de les rendre justes malgré leurs nombreuses fautes. Oui, par un seul homme, par la faute d’un seul, la mort a frappé tout le monde. Mais par le seul Jésus-Christ, les êtres humains reçoivent beaucoup plus de Dieu : il leur donne gratuitement ses bienfaits et il

les rend justes. Par le Christ, ils vivront et ils seront rois avec lui.

.....

L’orient se lève ...

Mes ami(e)s ... ma soeur, mon frère, l’orient se lève !

Vas-tu rester assis en attendant que le Christ de gloire vienne te porter sur son dos pour te relever ?

.....

Mes ami(e)s ... ma soeur, mon frère, l’orient se lève ... Lèves toi avec lui et marche !

Ta foi t’a sauvé ...

 

Amen

 

Pièce musicale

 

Confession de foi :

 

Je ne crois pas

que je puisse confesser ma foi sans la vivre.

 

Je ne crois pas

Que je puisse dire Avec quelques mots Ce que je crois.

 

Je ne crois pas

Que je puisse dignement Parler de Dieu

Sans entrer en dialogue Avec lui.

 

Je ne crois pas

Que l'homme puisse enfermer Dieu

Dans une confession de foi.

 

Je crois

Que finalement

Dieu me dira qui je suis.

 

Je crois que Jésus

Est le visage humain de Dieu.

 

Je crois

Que l'Esprit de Dieu

Est plus réel

Que la mort qui nous entoure.

 

Je crois

Que le futur de Dieu Avec nous

Est plus important Que notre passé Avec ou sans LUI.

 

Amen

 

Cantique : C’est vers toi que je me tourne

 

Annonces :

 

Offrandes :

 

Pour qu’en communauté nous puissions aussi être des agents de l’amour de Dieu

Donnons ... peut être pas sans limite comme l’amour de Dieu ... votre banquier ne serait pas heureux ... mais donnez dans la joie ... car la joie n’a pas de limite ... elle est contagieuse !

 

Intercession : (adaptation d’une prière de soeur Myriam diaconesse)

 

Mon Dieu, ô mon Dieu, je ne sais pas prier, je ne sais pas si tu es là, Je ne sais pas ce que tu fais de mon cri, de ma peur, de mon ennui. Je ne sais pas ce qu’on nomme prière;

 

Est-ce, mon Dieu, ce soupir immense qui monte des profondeurs de ma vie

Et semble se perdre comme un souffle dans le ciel ?

Est-ce, mon Dieu, cette timide confiance Qui ose à peine croire à demain ?

Est-ce, mon Dieu, cet appel Qui semble se perdre comme l’écho dans les montagnes ?

Mon Dieu, ô mon Dieu, je ne sais pas prier, je n’ai jamais croisé ton regard,

Je n’ai jamais vu ton sourire, je n’ai jamais serré ta main, tu n’as pas marché près de moi.

Mon Dieu, comment pourrais-je te prier ?

.....

Alors offre-moi tout simplement ton souffle ... ô Esprit de piété et de ferveur ...

Offre-moi la candeur de la foi dont le silence plénier est le socle tout autant que le terreau

(...)

Alors libère-moi tout simplement par ta présence ... ô souffle de mon Dieu ...

Libère-moi de la prégnance de mon égo dont l’attention aux autres, sincère et véritable est le germe exaltant

 

(...) Canon du notre père

Notre Père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre nous du mal.

Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles,

 

Amen

 

Envoi

 

« Vive la Vie ! » dit Dieu. 

 

Et la vie éclate de partout, la voilà qui jaillit au pluriel. Il y a de la vie qui pousse et de la vie qui court.

De la vie qui chante et de la vie qui saute. La vie surprend, étonne, évolue, meurt et renaît,

 

On ne la retient pas !

Elle éclôt, sous toutes ses formes, sous toutes ses énergies. Elle s’appelle vie des arbres,

vie des oiseaux,

Vie des êtres et des choses, jours et nuits,

Saisons et époques, ères et milliards d’années...

 

« Et toi ?

Et toi dans tout ça ?

Tu seras le gardien, le veilleur, le jardinier,

Afin que tout cela tourne, danse et chante.

Tu arrangeras et tu transformeras,

Tu inventeras et tu protègeras,

Mais, je t’en prie, n’étouffe pas la vie.

Tout cela je te le confie,

Je remets entre tes mains, tu seras responsable. Je ne te dis pas quoi faire, ni comment

t’y prendre, Tu verras,

Je te donne une source,

A toi d’apprécier, de mesurer, de comparer,

De prendre des initiatives, de rectifier,

De te relever, de repartir...

 

Alors, vas-y, je te fais confiance. Et vive la vie ! »

 

Bénédiction :

Les Anges du tombeau nous disent « Pourquoi pleures-tu ? » Le Jardinier nous dit « Qui

cherches-tu ? »

Le Christ ressuscité nous dit « Vas et dis-leur ! »

 

Le Seigneur nous bénit et nous garde.

Le Seigneur fait resplendir sur nous sa lumière et nous accorde sa grâce. Le Seigneur

tourne sa face vers nous et nous donne la paix.

 

Alors, vas-y, te dit Dieu, je te fais confiance. Et vive la vie !

 

Amen.

 

Cantique : Tu nous appelles

 

Pièce musicale :