Prière d’illumination // Lectures bibliques

Apocalypse 7, 2 – 14

2 Et je vis un autre ange monter de l’orient. Il tenait le sceau du Dieu vivant. D’une voix forte il cria aux quatre anges qui avaient reçu pouvoir de nuire à la terre et à la mer : 3 Gardez-vous de nuire à la terre, à la mer ou aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. 4 Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : Cent quarante-quatre mille marqués du sceau, de toutes les tribus des fils d’Israël. 5 De la tribu de Juda douze mille marqués du

sceau. De la tribu de Ruben douze mille, de la tribu de Gad douze mille, 6 de la tribu d’Aser douze mille, de la tribu de Nephtali douze mille, de la tribu de Manassé douze mille, 7 de la tribu de Siméon douze mille, de la tribu de Lévi douze mille, de la tribu d’Issakar douze mille, 8 de la tribu de Zabulon douze mille, de la tribu de Joseph douze mille, de la tribu de Benjamin douze mille marqués du sceau.

 

9Après cela je vis : C’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’agneau, vêtus de robes blanches et des palmes à la main. 10 Ils proclamaient à haute voix : Le salut est à notre Dieu qui siège sur le trône et à l’agneau. 11 Et tous les anges rassemblés autour du trône, des anciens et des quatre animaux tombèrent devant le trône, face contre terre, et adorèrent Dieu. 12 Ils disaient : Amen ! Louange, gloire, sagesse, action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! 13 L’un des anciens prit alors la parole et me dit : Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ? 14 Je lui répondis : Mon Seigneur, tu le sais ! Il me dit : Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’agneau.

 

1 Jean 3, 1 – 3

1 Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don : nous sommes appelés enfants de Dieu ; et nous le sommes !

Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : il n’a pas découvert Dieu. 2 Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu’il est. 3 Et quiconque fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui est pur. 

 

Matthieu 5, 1 – 12

1 A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.

2 Et, prenant la parole, il les enseignait :

3 « Heureux les pauvres de coeur : le Royaume des cieux est à eux.

4 Heureux les doux : ils auront la terre en partage.

5 Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.

7 Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.

8 Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu.

9 Heureux ceux qui font oeuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.

10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.

11 Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement

contre vous toute sorte de mal à cause de moi. 12 Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre

récompense est grande dans les cieux ; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous

ont précédés.

Phrase musicale

 

 

Prédication assurée par le pasteur Marcel MBENGA

Le dimanche 1er novembre 2020 au temple Dijon

 

Apocalypse 7, 2 – 14 // 1 Jean 3, 1 – 3 // Matthieu 5, 1 – 12

 

Comme toujours, la lecture très rapide de certains textes bibliques peut être déconcertante. C’est un peu le cas du texte de l’apocalypse qui nous est proposé pour ce jour. L’univers décrit par le livre de l’Apocalypse n’est pas si simple. Il apparaît même par moment très étrange, et déroutant à la fois.

Il nous est présenté ici des anges dotés d’importants pouvoirs. Les uns sont fait pour nuire à la terre et à la mer nous dit-on. D’autres bien différents des premiers se hissent en défenseur de la terre, ou plus généralement en défenseurs de la création. L’action de ces derniers consiste à marquer du sceau le front des serviteurs de Dieu. Et une fois les fronts marqués, il est alors permis aux anges destructeurs d’entrer en action pour attaquer les serviteurs de Dieu. Comme tout cela peut paraître effrayant. Comme tout cela peut sembler coller à notre réalité, à notre actualité même. Les dangers et mêmes les pires dangers sont si présents et les serviteurs de Dieu ne sont aucunement épargnés. Hier encore c’est un prêtre orthodoxe grec de Lyon qui a été attaqué. Quelques jours en arrière ce sont trois chrétiens engagés qui ont été tué dans le lieu même de la prière à Nice. La triste liste est bien longue si nous intégrons tous ces autres chrétiens d’Orient et d’autres encore de part le monde qui sont la cible de toute sortes d’attaques horribles.

 

Bien qu’appartenant à Dieu, bien que marqués par le sceau, les voilà et nous voilà atteints, les voilà et nous voilà éprouvés, les voilà et nous voilà mis à mort. Et l’auteur de l’Apocalypse assure pourtant que tous ceux marqués du sceau par l’ange ne sont pas abandonnés. Le Christ est avec eux et les garde. Le compagnonnage avec le Christ leur permet de marcher au milieu de tous les dangers sans les craindre. Et rien, y compris leur mort, ne peut remettre en cause leur sort. Ils sont à jamais, du côté de Dieu. Leur vie au côté du Dieu fort n’est aucunement remise en question.

 

Notre monde de tout temps est marqué par au moins deux types de dangers : Ceux, constitués de phénomènes catastrophiques qui sont plutôt qualifiés de naturels et qui ont été souvent présentés, y compris dans la Bible, comme le fait des anges. (On parle des esprits du tonnerre, de la mer, les anges du feu… envoyés pour détruire). Et puis il y a ce second type de phénomène qui portent la responsabilité de l’humain. L’humain, auteur de tant d’horreurs, de drames et de désarrois.

 

Les serviteurs de Dieu ne sont épargnés ni des phénomènes catastrophiques naturels ni de la barbarie humaine. Les serviteurs de Dieu ne sont pas épargnés. En même temps, ils sont gardés. Nous l’avons dit, ils ne sont pas abandonné. Allez comprendre. Comment dire une telle certitude quand on est aussi cruellement mis en échec par des attaques inqualifiables et déshumanisants ? Comment entendre cette énumération et ce nombre de 144 000 qui perturbe plus d’un ? Bien d’études se sont penchées sur ce nombre pour le décrypter. Nous n’allons pas nous y attarder. Il ressort pourtant de toutes ces études, un consensus pour dire que ce nombre de 144 000 revêt une dimension symbolique. Un nombre qui est le carré de 12 tribus d’Israël, et multiplié par 1000 et donc porté à quelque chose qui touche à l’infini. Mais, je le redis, n’en faisons pas le décryptage de ce nombre mais gardons plutôt la symbolique de ce nombre qui n’établit pas de rapport de force entre les différentes tribus. Toutes les tribus ont le même nombre de personnes marquées par le sceau. Il n’est nullement question d’une partie du peuple mais bien de tout le peuple et bien plus : un peuple élargis. Il s’agit ici du peuple chrétien. Il nous est fait comprendre que le peuple chrétien est héritier d’Israël qui est le peuple de Dieu. Le peuple d’Israël, entièrement le peuple de Dieu avec ses douze tribus est désormais élargis et les chrétiens font pleinement partie de ce peuple de Dieu.

 

Ce nombre de 144 000, loin d’être limitatif est plutôt un nombre ouvert. La seconde vision contenue dans notre texte vient le préciser me semble-t-il avec cette mention de la foule de gens que personne ne peut dénombrer et qui sont porteurs des réalités du Salut. Leurs vêtements indiquent le salut. Les palmes à la main sont les attributs des vainqueurs, signe du triomphe. Cette foule de gens venus d’horizons divers, de toutes origines, se tient, debout, devant le trône pour célébrer le culte céleste.

 

Comme il peut être tentant de séparer au sein même de l’humanité ceux qui sont des serviteurs de Dieu et ceux qui ne le sont pas. Séparer ceux qui sont marqués du sceau et qui sont gardés et ceux qui ne le sont pas ou qui sont plutôt marqués du signe de la bête. Notre texte ne parle pas du signe de la bête mais dans les chapitres suivant, il sera question de ce signe que le diable appose sur ses fidèles en imitation du sceau de Dieu sur ses serviteurs. Comme il est donc tentant de déterminer au plus vite qui de nous appartiendrait à Dieu et qui appartiendrait au diable.

 

En même temps, à notre décharge, comment ne pas partager l’idée selon laquelle un serviteur de Dieu ne peut pas donner la mort. Un serviteur de Dieu ne peut pas nous plonger dans une horreur que même notre raison peine à penser et à réaliser. Non il n’est pas possible qu’on puisse comprendre qu’un serviteur de Dieu puisse semer de manière aussi cruelle la mort dans notre monde ! Je le crois, cette conviction qui tient à l’impossibilité de cette action maléfique du serviteur de Dieu doit rester ancrée en nous pour que nous demeurions des fervents défenseurs de la vie et de la paix. En même temps, les chaos que nous vivons et nos propres limites resteront alors, pour nous, de grandes énigmes et de grosses blessures. Oui, il y a des anges destructeurs mais il y a aussi des anges défenseurs. Oui des serviteurs de Dieu sont marqués du sceau de la vie.

 

Nous n’avons aucune raison de douter de notre Salut. Les chrétiens que nous sommes, nous sommes porteurs de ce message du Salut et de vie. Nous sommes porteurs de cette vision universaliste du Salut. Redisons-le haut et fort, dans l’adversité comme aujourd’hui, dans l’épreuve de la maladie, comme dans les risques terroristes et de la barbarie, nous sommes déjà plus que vainqueurs. Cette promesse qui nous est faite est déjà réalisée. C’est bien ce que Jésus signifie dans son enseignement d’ouverture de son ministère dans l’Evangile de Matthieu. « Heureux êtes-vous, nous dit-il, lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous

ont précédés ». Loin du Christ, l’idée de se réjouir des persécutions mais, notre joie est dans la certitude que ces persécutions que nous subissons et qui causent tant de morts en nous et autour de nous ne triompheront jamais. Nous voyons bien comment la communauté humaine, et dans notre pays en particulier ne se laisse pas démonter. Nous ne sommes pas abattus. Nous nous tenons debout pour affirmer que jamais la barbarie, ne triomphera jamais.

 

Dans la suite de notre texte ce matin, il nous est assurée cette promesse : « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». Portons en nous, chers amis, chers frères et soeurs, portons en nous cette espérance. Amen